Le sol, réservoir de notre alimentation


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L’étude hydrogéologique n’a été menée qu’à l’issue de la première enquête publique, suite aux observations du commissaire-enquêteur, le promoteur estimant jusque-là qu’il pouvait se dispenser de ce travail et ne s’intéresser à la nature du sol qu’une fois les autorisations obtenues !

Cette étude, loin d’être mineure puisqu’elle a imposé la tenue d’une seconde enquête publique, trois ans plus tard, mentionne, dans les limites de la zone d’étude, la présence avérée de deux failles géologiques et celle, probable, d’une troisième faille.

Elle indique aussi que l’eau est présente dans l’arène à 3m sous les éoliennes E1 et E2 alors que la profondeur des fondations est de 3,50m, ce qui est attesté par cette inscription apposée par les entreprises en charge de la préparation du chantier sur un arbre à proximité de l’emplacement de E2.

D’après les observations effectuées sur le site par un géologue reconnu (M. Rousselle, Espace Pierres Folles à Saint Jean des Vignes et Géopark Beaujolais) [1] :
– Champ Bayon est essentiellement constitué de granite, riche en feldspath et en mica, traversé par plusieurs veines de quartz,
– le massif, notamment son versant nord, est recouvert d’une épaisseur relativement développée d’arène permettant l’infiltration et le drainage des eaux pluviales,
– la roche, très fracturée, contribue également au drainage et au stockage provisoire de l’eau dans le sous-sol.

C’est tout le massif, depuis les crêtes et les plateaux du sommet, qui assure la récupération, la conduite et le stockage de l’eau qui réapparaît, via les sources, sous forme de multiples rus qui donnent naissance aux rivières et alimentent les réserves d’eau.

Par ailleurs, dans son rapport daté de mars 2014 et intégré au dossier de l’enquête publique pour la DUP des captages de Saint Bonnet en 2018, l’hydrogéologue agréé précisait que “dans l’ensemble du bassin versant, la vulnérabilité des terrains et les risques de glissement sont de nature à affecter les écoulements. Ils peuvent résulter de travaux (exploitation de la forêt, création de nouvelles pistes, implantation de lignes électriques). La plus grande prudence est recommandée lors de ces travaux”.

Enfin, pour supporter ces éoliennes de 186m en bout de pale, il faut une excavation de 32m de diamètre pour loger une fondation de 23m de diamètre et de 3,5m de haut. Cela fait 1450m3 soit, peu ou prou, 3600 tonnes de béton armé pour chaque machine. Ces blocs pourront même être multipliés lorsque ces éoliennes, jugées insuffisamment performantes, seront remplacées par des machines plus hautes et plus puissantes nécessitant des socles plus imposants. Tout ce béton restera à jamais dans le sol de cette belle forêt du Haut-Beaujolais.


[1] Compte rendu d’observation géologique

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