La rentabilité d’une éolienne dépend du « gisement éolien » et elle ne produit rien jusqu’à 15 km/h de vent (en dessous, elle tourne pour faire circuler l’huile… et consomme de l’électricité qui est facturée à l’exploitant au prix consommateur).
À Champ Bayon, le gisement éolien a été mesuré par la CNR à 285 W / m² d’air brassé (7 fois moins que dans le delta du Rhône) soit, pour trois éoliennes de 3 MW de puissance installée dotées d’un rotor de 101 m et un rendement de 20%, un chiffre d’affaires annuel d’à peine 1.000.000 € et ce, grâce à un tarif de rachat de 82 € / MW/h pendant les 10 premières années puis de 28 à 82 € les cinq années suivantes. [1]
Ce tarif de rachat est garanti pour l’exploitant même s’il n’y a pas de besoin en électricité (température clémente, activité réduite). Dans ce cas, l’électricité qui ne peut être stockée est simplement “jetée” ou “donnée” mais le prix de la production de l’énergie éolienne qui peut être jusqu’à 10 fois supérieur au prix du marché, à ce moment-là, est réglé à l’exploitant par EDF, donc par nous. [2]
Le montant de 1.000.000 € est à rapprocher de l’investissement à réaliser pour ce type d’installation (source CNR) : 13,9 M€ (machines + études + génie civil + raccordement + provision pour démantèlement + frais financiers) auxquels il convient d’ajouter les coûts d’exploitation (0,5 M€ / an dont moitié pour la maintenance) et les coûts réels de démantèlement (400.000 € par machine moins la provision de 60.000 €).
Est-ce rentable ?
Malgré le tarif de rachat très avantageux et en prenant des hypothèses très favorables, cet investissement ne serait pas amorti au bout de 30 ans même avec un rotor de 117 m de diamètre !
Mais alors, le promoteur peut-il se permettre de perdre de l’argent pendant 15 ans ? Sinon, d’où vient l’argent avec lequel il prospère ?
[1] Les tarifs d’achat de l’électricité
[2] 22 millions en 2 jours