Une étude de vent a bien été réalisée à la demande du promoteur. Elle est mentionnée dans l’étude d’impact sur l’environnement. Certes, le mat de mesure et le Spidar ne sont restés que quelques semaines sur le site alors qu’il faut généralement deux années de mesure pour avoir une bonne idée de la ressource mais les résultats pourraient donner une bonne idée de la viabilité de l’opération.
Malheureusement, “cette étude de vent ne fait pas partie des éléments constitutifs du dossier de demande d’autorisation exigés par la réglementation pour la création d’un parc éolien” et l’Administration ne l’a jamais eu en sa possession. Elle ne peut donc pas la fournir.
Or, il se trouve que l’autorisation donnée par le Préfet via l’arrêté du 12 septembre 2017 s’appuie, entre autres, sur des résultats de mesure. Pour preuve : “d’après les mesures effectuées, le gisement éolien présente une vitesse moyenne oscillant entre 6,15 et 6,2 m/s à 50 m de hauteur. Ce potentiel est jugé suffisant pour une production d’énergie”. Mais alors, d’où viennent ces valeurs, si précises, puisque les services de l’État n’ont jamais eu l’occasion d’analyser les résultats de l’étude de vent ?
Et pourquoi, si le potentiel est jugé suffisant à 50 m, faut-il avoir recours à des machines dont le moyeu se situe à 120 voire 135 m de haut et avoir, ensuite, remplacé le rotor de 101 m par un rotor de 117 m ?
Il est bien dommage que l’Administration n’ait pas jugé opportun de s’assurer que tous les coûts engagés sur le compte des consommateurs d’électricité, que toutes les nuisances imposées aux habitants et que toutes les dégradations infligées à l’environnement par cette installation industrielle en pleine forêt et au milieu des zones humides soient compensés par une production d’énergie à la hauteur des enjeux, surtout dans une des régions les moins ventées de France…